1. De Jiri à Namche Bazaar

I remembered hearing the music of Silence ». (Milarépa) 

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Deurali-Pass (2800 m)

C’est en partant de Jiri que Sir Edmund Hillary et le sherpa Tenzing parviendront pour la première fois de l’histoire au sommet de l’Everest. Les deux hommes et leur équipe ont vaincu le plus haut sommet de la planète: 8848 mètres. Mettre mes pas dans les leurs m’a plongé dans leur histoire et m’a permis de traverser une zone de trekking bien moins fréquentée que celle qui part de Lukla pour se rendre au Camp de Base de l’Everest (EBC). Ce parcours traverse d’authentiques villages sherpas, permet une acclimatation progressive à l’altitude, et offre quelques panoramas intéressants sur la chaine de l’Himalaya.

Pour ceux qui n’en ont pas l’habitude, débarquer à Kathmandou est déjà en soi une expérience pleine de contrastes: la circulation y est chaotique, la plupart des routes sont défoncées et une joyeuse anarchie y règne. Pourtant tout ce bric-à-brac, qui semble construit de cartons, fonctionne assez bien et les services y sont corrects.

La vallée de Kathmandou et ses environs offrent l’opportunité de visiter d’authentiques villages Newar, qui sont des merveilles « d’architectures sculptées ». Cependant, pour ce voyage-ci, mon but n’est pas de faire du tourisme, mais de me rendre le plus vite possible dans les vallées montagneuses qui permettent de rejoindre et d’explorer les alentours du mont Everest, situé en plein coeur du parc national de ‘Sagarmatha’. ‘Sagarmatha’ est le nom donné par les Népalais à l’Everest, il signifie ‘déesse mère de la terre’.

Aussi, après un jour de transition à Kathmandou, j’emprunte avec quelques autres trekkeurs le bus local pour Jiri! Un trajet épique de 9 heures à être secoués dans tous les sens, à rouler sur des routes plus poussiéreuses et défoncées les unes que les autres et tout cela au son des musiques locales… qui à mes oreilles deviennent vite indigestes! … Mais, l’essentiel est là, qui permet d’arriver sain et sauf au pied de l’itinéraire prévu! Demain, je ferai mes premiers pas au sein de l’ Himalaya népalais, considéré, à juste titre comme le royaume du trekking.

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Vue générale de l’itinéraire suivi

Premiers jours de marche

  • 1er jour, 18 mars 2018:  Shivalaya (1790 m) – Namkheli (2080 m)
  • 2ème jour, 19 mars 2018: Namkheli (2080 m) – Ngaur (3350 m)
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Maisons traditionnelles à Rosi – vallée de Likhu Khola

Les premiers pas d’un voyage ont toujours une saveur particulière: ils marquent l’aboutissement d’un ensemble de démarches et matérialisent un rêve, ils sont aussi un soulagement car enfin le voyage peut commencer! Pour ce premier jour de marche, je me retrouve à être presque le seul ‘Occidental’ sur ces chemins, tout au long de cette journée, je croise de nombreux népalais, et plus particulièrement de nombreux groupes de jeunes qui semblent s’amuser de cet étranger qui s’aventure en ces terrains. Ce peuple des montagnes m’apparaît d’ores et déjà rieur, curieux et plutôt jeune.

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Gumba (3000 m) – vue sur le Nubur

Par une variante qui s’écarte du chemin principal, je monte par les forêts et traverse de charmants villages en direction du Pikey Peak II (4065m). J’ai repéré ce sommet sur la carte et il constitue un but intéressant pour cette première partie de l’itinéraire.

Quelques rhododendrons en fleurs d’un rouge éclatant, ainsi que de nombreuses variétés de fleurs parsèment, ici et là, le chemin et donnent à ces premiers jours du printemps une note savoureuse: difficile d’imaginer environnement plus agréable pour commencer cette marche.

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Répondant à toutes ces couleurs que nous offre la nature dans ces meilleurs jours, l’ouvrage des hommes n’est pas en reste, avec de grandes prières sculptées et peintes sur les rochers.

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Ngaur (3300m)

C’est une marche facile et heureuse qui me permet d’arriver au village de Ngaur (3300m) au pied des pentes finales qui montent au sommet.

Ascension de Pikey Peak (4065 m)

  • 3ème jour, 20 mars 2018: Ngaur (3350 m) – Pikey Peak (4065 m) – Jase Bhanjyang (3549 m)

La montée au sommet, le lendemain, se révèle bien plus compliquée que je ne l’avais imaginé… Est-ce dû aux difficultés liées à l’altitude, à la fatigue accumulée ou à une indigestion que je pense avoir contractée? Chaque pas me coûte un vrai effort, cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu autant de difficultés en montagne… De nombreuses fois, je me suis arrêter… de nombreuses fois, je me suis couché à même le sol pour récupérer un peu de force… et finalement, dans la matinée, j’arrive au sommet… épuisé…

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Panorama sur l’Himalaya, avec au loin l’Annapurna
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En montant à Pikey Peak – vue sur les sommets du Numbur (6959 m)
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Au sommet du Pikey Peak (4065 m)

en traversant les villages sherpas

  • 4ème jour, 21 mars 2018: Jase Bhanjyang (3549 m) – Junbesi (2700 m)
  • 5ème jour, 2018: Junbesi (2700m) – Thubten Chhuling Gompa (2970 m) A/R
  • 6ème jour, 23 mars 2018: Junbesi (2700m) – Taksindu La (3070 m) – Nunthala (2194 m)
  • 7ème jour, 24 mars 2018: Nunthala (2194 m) – Paiya (2730 m)
  • 8ème jour, 25 mars 2018: Paiya (2730m) – Toktok (2760 m)

Je marche inondé par la joie dans ces montagnes d’une pureté sans limite. Le chant de quelques oiseaux au loin et du torrent en contrebas complètent cet hymne à la Beauté. C’est encore et toujours pour cet amour de la Beauté que je marche ; pour la grandeur de ce ciel bleu infini ; de cet Espace, qui de toute part, n’est plus qu’Immensité ». (23/03/2018)

En revenant sur le chemin de trekking principal, je retrouve également le confort de cheminer de village en village, de croiser, à l’occasion, l’un ou l’autre trekkeur et de ne plus avoir de souci d’itinéraire. Je profite aussi de ce cheminement pour découvrir la vie de ces petits villages de montagnes ainsi que l’omniprésence de la culture bouddhiste. Cette culture me charme non seulement par la beauté de ces monastères mais aussi par la paix qui s’en dégage.

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Rhododendrons en fleurs en redescendant du col
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Bouddha – stupa de Junbesi (2700 m)
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Arbres en fleurs en longeant la vallée du « Dudh Koshi Nadi »
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Hameau forestier à Paiya (2770m)

NAMCHE BAZAAR

  • 9ème jour, 26 mars 2018: Toktok (2760 m) – Namche Bazaar (3440 m)
  • 10ème jour, 27 mars 2018: repos à Namche Bazaar
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Namche Bazaar (3440m)

Namche Bazaar est la capitale du pays Sherpas, son altitude est équivalente à celle du sommet de l’Aneto (3404m!), la plus haute montagne des Pyrénées! Cet exemple illustre bien la différence d’altitude et de grandeur qui peut exister entre les massifs auxquels les européens sont habitués et ceux de l’Himalaya. D’une certaine manière, on pourrait dire que les sommets himalayens débutent là où ceux de nos Alpes finissent… Rien que l’altitude du camp de base de l’Everest situé à 5400 mètres, est déjà plus élevé de 600 mètres que l’altitude du mont Blanc (4807m), le plus haut sommet d’Europe.

A Namche, il n’y a pas grand chose à faire, si ce n’est attendre! Attendre, en se promenant dans ses petites rues commerçantes que le corps s’acclimate à l’altitude, et choisir le bon moment pour partir. Le poste de santé de Namche (NAMCHE AREA HEALTH POST) prévient le visiteur du risque qu’il encourt en parcourant ces montagnes: « Beware of altitude sickness: ALTITUDE CAN KILL » et conseille de progresser lentement: « pour chaque gain de 600 mètres, prenez un jour de repos afin de vous acclimater, dormez à une plus basse altitude quand cela est possible et apprenez à reconnaître les symptômes du mal des montagnes. Au moindre doute, redescendez! »

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